Reconversion professionnelle : pourquoi sortir de sa zone de confort ?

Coach et formateur chez Stimuli, Bruno nous livre son expérience d’une reconversion professionnelle réussie. Ancien directeur des circuits hors domicile chez Pepsico, Bruno revient sur ses choix qui l’ont conduit à sortir de sa zone de confort.

Sortir de sa zone de confort est un terme très employé aujourd’hui. Est-ce que l’on peut lui donner une définition précise ?

Plus qu’une définition, c’est un besoin qui s’est imposé à moi. J’avais une belle situation professionnelle dans un grand groupe, mais petit à petit, je me suis senti comme sur une pente douce. Moins de motivation à aller travailler le matin, à remplir les mêmes objectifs que l’an dernier, des retours de vacances un peu plus compliqués. En un mot, j’avais moins la niaque.
Pourtant je maîtrisais mes sujets, j’avais réponse à tout, mais il y avait moins d’excitation, moins d’envie, de remises en question. C’est là que la notion de sortir de sa zone de confort s’est imposée à moi, par une envie d’aller chercher d’autres challenges professionnels.

À t’écouter, une zone de confort est donc un état psychologique plutôt agréable, mais en même temps un peu anesthésiante, avec moins de saveur. Quels bénéfices pourrait-on avoir à en sortir ?

Personnellement, ma reconversion professionnelle m’a apporté beaucoup de savoir-être. La curiosité par exemple était quelque chose d’assez peu développée chez moi. Sortir de ma zone de confort m’a conduit à changer de posture, à assumer le fait que je ne savais plus désormais. De sachant, je suis devenu apprenant. Du coup, on s’ouvre aussi beaucoup plus sur les autres. Et là encore, c’était une qualité que j’avais assez peu développée auparavant. Tout cela donne plus de saveur à ma vie. Je retrouve des sensations que j’avais au début de mes précédentes expériences : de l’excitation, de l’efficience, l’impression d’apprendre énormément…

Si tu devais donner trois conseils à une personne qui n’ose pas sortir de sa zone de confort, quels seraient-ils ?

Premièrement, se faire confiance. Là encore, je reviens sur mon expérience. Malgré le saut dans l’inconnu que représentait ma reconversion, j’ai cru en mes capacités. C’est essentiel.
Deuxièmement, de mettre le regard et les avis des autres à distance. Quand j’évoquais mon projet entrepreneurial au sein de mon entreprise, mes collègues me disaient : « attention, il y a déjà beaucoup de concurrence dans ce secteur. Tu vas quitter une situation en or, tes bonus, etc. » En fait, bien souvent, ils transfèrent leurs propres peurs ou frustrations sur votre projet.
Enfin, de ne pas craindre les réactions de vos proches. J’appréhendais le jugement de mes parents, de mes enfants. Mais finalement, tous ont été enchantés de ma reconversion.
Comme quoi, il faut surtout savoir s’écouter et ne pas hésiter à sortir de sa zone de confort.